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Jean Jacques ROUSSEAU.

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Jean Jacques ROUSSEAU. Empty Jean Jacques ROUSSEAU.

مُساهمة  Admin الأربعاء مارس 18, 2009 3:39 pm

Jean Jacques ROUSSEAU.

Ecrites en janvier 1762, alors que Rousseau pense succomber à la maladie, les Quatre lettres à M. le Président de Malesherbessont publiées à Paris en 1779. Elles décrivent une retraite que Rousseau n'a pas choisie, mais dont il entend profiter pour transmettre son véritable portrait à M. de Malesherbes. Le projet desConfessionss'esquisse donc dans ces Lettres, qui ne parlent encore que de "Mémoires" : aux philosophes qui lui reprochent sa "trahison", c'est-à-dire son retrait critique à l'égard de l'entreprise encyclopédique, Rousseau répond que "c'est quelque chose que de donner l'exemple aux hommes de la vie qu'ils devraient tous mener ".

En 1749, Rousseau apprend que Diderot, embastillé pour la publication de sa Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient, vient d’être transféré au château de Vincennes où il est autorisé à recevoir la visite de ses proches. Tous les deux jours, il se rend auprès de lui, comme il le relate à M. de Malesherbes dans cette lettre.
Deuxième lettre à M. de Malesherbes (extrait)

A Montmorency, le 12 janvier 1762.
[…] Après avoir passé quarante ans de ma vie ainsi mécontent de moi-même et des autres, je cherchais inutilement à rompre les liens qui me tenaient attaché à cette société que j'estimais si peu, et qui m'enchaînaient aux occupations le moins de mon goût par des besoins que j'estimais ceux de la nature, et qui n'étaient que ceux de l'opinion. Tout à coup un heureux hasard vint m'éclairer sur ce que j'avais à faire pour moi-même, et à penser de mes semblables sur lesquels mon cœur était sans cesse en contradiction avec mon esprit, et que je me sentais encore porté à aimer avec tant de raisons de les haïr. Je voudrais, Monsieur, vous pouvoir peindre ce moment qui a fait dans ma vie une si singulière époque et qui me sera toujours présent quand je vivrais éternellement.

J'allais voir Diderot, alors prisonnier à Vincennes ; j'avais dans ma poche un Mercure de France que je me mis à feuilleter le long du chemin. Je tombe sur la question de l'Académie de Dijon qui a donné lieu à mon premier écrit. Si jamais quelque chose a ressemblé à une inspiration subite, c'est le mouvement qui se fit en moi à cette lecture ; tout à coup je me sens l'esprit ébloui de mille lumières ; des foules d'idées vives s'y présentèrent à la fois avec une force et une confusion qui me jeta dans un trouble inexprimable ; je sens ma tête prise par un étourdissement semblable à l'ivresse. Une violente palpitation m'oppresse, soulève ma poitrine ; ne pouvant plus respirer en marchant, je me laisse tomber sous un des arbres de l'avenue, et j'y passe une demi-heure dans une telle agitation qu'en me relevant j'aperçois tout le devant de ma veste mouillé de mes larmes sans avoir senti que j'en répandais. Oh ! Monsieur, si j'avais jamais pu écrire le quart de ce que j'ai vu et senti sous cet arbre, avec quelle clarté j'aurais fait voir toutes les contradictions du système social, avec quelle force j'aurais exposé tous les abus de nos institutions, avec quelle simplicité j'aurais démontré que l'homme est bon naturellement et que c'est par ces institutions seules que les hommes deviennent méchants ! Tout ce que j'ai pu retenir de ces foules de grandes vérités qui dans un quart d'heure m'illuminèrent sous cet arbre, a été bien faiblement épars dans les trois principaux de mes écrits, savoir ce premier Discours, celui sur l'Inégalitéet le Traité de l'éducation, lesquels trois ouvrages sont inséparables et forment ensemble un même tout. Tout le reste a été perdu, et il n'y eut d'écrit sur le lieu même que la Prosopopée de Fabricius. Voilà comment, lorsque j'y pensais le moins, je devins auteur presque malgré moi. Il est aisé de concevoir comment l'attrait d'un premier succès et les critiques des barbouilleurs me jetèrent tout de bon dans la carrière. Avais-je quelque vrai talent pour écrire ? Je ne sais. Une vive persuasion m'a toujours tenu lieu d'éloquence, et j'ai toujours écrit lâchement et mal quand je n'ai pas été fortement persuadé. Ainsi c'est peut-être un retour caché d'amour-propre qui m'a fait choisir et mériter ma devise, et m'a si passionnément attaché à la vérité, ou à tout ce que j'ai pris pour elle. Si je n’avais écrit que pour écrire, je suis convaincu qu'on ne m’aurait jamais lu.

Jean-Jacques Rousseau, Lettres à M. de Malesherbes, II.
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